Sissou, le berger d’Ambel, nous attend avec impatience sur son alpage ce jeudi 23 septembre. Depuis Font d’Urle, nous rejoignons le pas de Ferrière en faisant une pause au pas de l’Infernet, l’occasion d’observer un environnement qu’affectionnent les loups : nous sommes au cœur d’une Zone de Présence Permanente du grand prédateur, entre forêt et alpage.
Nous sommes accueillis par le berger passionné et par ses chiens de protection, des bergers d’Anatolie. Les gros canidés, munis de collier de protection contre une éventuelle attaque de loup, se laissent caresser avec bonheur. Sissou explique que ces chiens sont habitués dès leur plus jeune âge à la présence de l’homme et notamment des enfants : ils font leur travail de protection tout en côtoyant les nombreux promeneurs. Les récentes agressions de randonneurs par des patous dans les Alpes seraient dues à une mauvaise éducation des chiens de protection par certains éleveurs.
Le groupe suit le berger dans son quotidien et le voit travailler avec ses fidèles compagnons. Il répond aux nombreuses questions sur le loup, animal qui déclenche les passions. Oui, la population de loup augmente, oui, Sissou a subi plusieurs attaques dont une en début de semaine par temps de brouillard, non, il n’a perdu cet été aucune bête du cheptel dont il a la garde. L’éleveur de la vallée de Quint, aidé par des subventions à hauteur de 80%, a investi dans un parc pour la nuit de qualité, a des chiens efficaces, fourni au berger des outils de travail satisfaisants ce qui explique que les loups n’ont pas réussi à prédater sur l’alpage d’Ambel.
Après une pause-déjeuner méritée à côté de l'agneau né le matin même, nous faisons le chemin du retour d’un bon pas.
Cette belle journée a permis aux jeunes montagnards de vivre comme un berger pendant quelques heures et ainsi de mieux comprendre la problématique du loup sur un alpage du Vercors après avoir étudier le prédateur sous différentes facettes en classe.