Dans le bus qui nous mène au parking de Beurre, les élèves de la 5ème5 sont impatients de rencontrer Christian et ses sept ânes mais inquiets par l’effort à fournir. Les générations antérieures de montagnards auraient-elles pris un malin plaisir à exagérer la difficulté du raid ? La préparation de la caravane ânière est minutieuse et technique : les sacoches doivent être parfaitement équilibrées et les ânes bâtés efficacement. Nous partons d’un bon pas et rapidement nous prenons le déjeuner après avoir passé le premier col de la journée. Les élèves gèrent avec plaisir et soin les ânes. Nous passons par la fontaine des Bachassons pour abreuver les équidés puis nous prenons la direction de la grande cabane. Une pause pour reprendre des forces est nécessaire avant de gravir la pente raide qui nous mène au pied sud du Grand Veymont. Nous baptiserons cette dernière pente « le couloir Malcoeffe ». Certains installent le camp, d’autres vont chercher de l’eau….le camp s’installe au milieu d’une trentaine de bouquetins. Après le repas bien mérité, le soleil se couche et le froid s’installe. Rapidement les montagnards s’enfoncent dans leur duvet alors que la pleine lune éclaire le campement.
Les élèves se réveillent à cinq heures du mâtin avec une discrétion … sans aucune discrétion ! Nous partons tous ensemble gravir la face sur du mythique Grand Veymont et nous pouvons faire la photo avec un groupe fatigué mais fier. Il faut redescendre avec une grande prudence, prendre le petit déjeuner, désinstaller le camp, bâter les ânes au milieu des marmottes. Nous repartons en passant par la plaine de la Queyrie au milieu des trolles, des orchidées, … Pause hydratation pour les ânes, pause « merveilleux sandwiches préparés par les encadrants » pour les bipèdes. Nous reprenons sous un soleil de plomb le chemin du retour avec des âniers en herbe toujours vaillants. Juliane fait un show pendant le dernier effort … une carrière comique l’attend, c’est sûr ! Au parking, nous libérons les ânes de leur fardeau et chacun s’endort dans le bus.
Nous avons passé deux jours intenses physiquement et moralement : la compagnie des ânes et l’émulation du groupe a permis à chacun de se dépasser dans l’effort. Aussi tous les élèves ont du montrer du savoir-vivre ensemble, collaborer dans toutes les tâches à effectuer. Une année de 5ème qui se termine par une expérience montagnarde et humaine inoubliable.