Nous quittons le parking de Beurre vers 11h00 après avoir organisé notre caravane composée de sept ânes, de vingt élèves téméraires, de deux ânières et les plus courageux enseignants de la 5ème5. Les duvets, les tentes, la nourriture, les matelas, le réchaud et les affaires de rechange doivent se répartir de façon équilibrée sur nos compagnons de route. Une montée permet aux élèves de faire connaissance avec les porteurs. Rapidement, nous arrivons à un lieu propice pour le déjeuner mais, avant tout chose, il faut prendre soin des ânes. Nous repartons à travers la réserve des Hauts-Plateaux en passant par la cabane de Pré Peyret : en été, environ deux mille moutons arpentent les alpages situés au milieu d’une immense forêt de pins à crochet. Nous parcourons des lieux historiques, notamment la plaine de Darbounouze, lieu de parachutage pendant la seconde guerre mondiale. Le sentier nous mène au col de l’aiguillette et enfin au bivouac. Malgré la fatigue les élèves montent le camp à 1 800 m d’altitude avec enthousiasme. Certains s’affairent à la cuisine pendant que d’autres vont chercher de l’eau à la source… la journée n’est pas finie ! Les succulentes pâtes donnent des forces aux élèves qui ne sont pas pressés de s’endormir mais profitent plutôt de la beauté d’un lieu préservé de l’impact de l’homme. L’encadrement rappelle aux enfants que le réveil est proche, très proche … personne n’imagine vraiment qu’il faudra se lever très tôt ! Il est 5h du matin, un horaire de montagnard. Nous nous lançons pour l’ascension du grand Veymont après un petit déjeuner frugal. Le groupe progresse lentement mais sûrement au milieu des bouquetins qui prennent leur pelage d’été et atteint la cîme vers 8h30. Après avoir immortalisé ce moment de victoire sur soi, nous profitons de la vue sur le Mont Aiguille gravi pour la première fois en 1492, le début de l’alpinisme. Retour au bivouac où courent les marmottes pour le démontage et un petit déjeuner car la journée ne fait que commencer. Une fois les ânes bâtés, nous prenons la direction du retour en passant par la plaine de Queyrie survolée par des vautours fauves. Un repas digne des plus grandes sandwicheries est l’occasion de faire une pause et de reprendre des forces. La caravane reprend la route sous un soleil vif et les ânes nous montrent que leur réputation n’est pas usurpée : nos montagnards sont très patients face à ces animaux parfois bien têtus. Les muscles sont douloureux après 30 km et 1 300 m de dénivelé positif mais les élèves font preuve de courage et de solidarité pour la dernière montée ! Naturellement le groupe s’affaire pour ranger toutes les affaires et se reposer dans le bus.
La 5ème5 a montré des valeurs d’entre-aide, de courage et volonté pendant ces deux jours tellement intenses. Nous ne pouvons que féliciter le groupe pour avoir relevé un vrai défi sportif et humain !