Le loup était dans les têtes des élèves de la 5ème montagne depuis plusieurs mois. La thématique de la sortie de ce vendredi 10 février a été abordée depuis la rentrée de septembre en Histoire-Géographie, Français et SVT. Autant dire que les petits montagnards avaient hâte de chausser les raquettes pour pénétrer l’environnement écologique du canidé. Les élèves étaient prêts : au préalable de la sortie, ils ont effectué le test d’adaptation à l’effort de Ruffier-Dickson, ont été sensibilisés aux conditions hivernales dans lesquelles ils allaient évoluer et se sont entraînés à l’utilisation des détecteurs de victime en avalanche.

Il est tombé 50 cm de neige les jours précédents ce fameux vendredi. Le soleil est au rendez-vous. Les conditions sont optimales !

Au col de le Chau, nous effectuons le test du matériel et rapidement nous faisons la trace plein nord. A travers la forêt, nous observons des traces de lièvres et de chevreuil, proies du grand prédateur. Une première pause à la grange de Vauneyre, appelé aussi camp Malossane, du nom d’un résistant lors de la seconde guerre mondiale. Là, M. Le Clézio a rappelé la biologie du loup, son biotope et sa biocénose. En effet, nous évoluons dans une zone de présence permanente du loup. Celui-ci possède un odorat et une vue très développés, peut parcourir 30 km en une nuit quelque soit les conditions, a une mâchoire deux fois plus puissante que celle d’un chien. Le régime alimentaire du carnivore évolue en fonction des ressources : ongulés sauvages, proies domestiques, petits rongeurs et même insectes et baies apportent entre 3 et 4 kg de viande par jour.

Le groupe poursuit la randonnée à travers la plaine de Derbounouse, lieu d’estive. Ce paysage enchanté, où se côtoient scialets, dolines et pistes de fond, était le lieu propice pour évoquer le pastoralisme. M. Arbogast a remobilisé les connaissances des élèves à propos de la cohabitation difficile entre les protecteurs du loup et le milieu de l’élevage ovin. On compte environ 300 loups sur le territoire français et le super-prédateur continue de progresser depuis son retour naturel depuis l’Italie en 1992. Il faut rappeler que l’animal est protégé par différents statuts. Le métier de berger a du évoluer avec la présence du prédateur. Parallèlement plusieurs mesures ont été prises pour aider le monde de l’élevage (financement de chiens de protection, réfection des cabanes, radio) et pour indemniser les éventuelles victimes. Des tirs d’effarouchement et même de prélèvement peuvent être autorisés par le préfet suite à des attaques répétées sur des troupeaux. L’homme est l’unique prédateur du loup. Une louve a une portée de 4 à 5 jeunes par an dont seul la moitié survivra jusqu’à l’âge de la maturité sexuelle.

Nous rejoignons la cabane de Crobache où chacun se restaure.

Sur un replat au milieu de la forêt de hêtres, les élèves lisent les contes sur le thème du loup étudiés en classe. Mme Soultanov profite du moment pour sensibiliser les montagnards à la poésie du lieu.

Une longue descente par des sentiers exigus puis une large piste nous mène au col de Carri.

Nous n’avons pas observé de trace de loup pendant cette journée mais chacun a pu ressentir la présence énigmatique du grand prédateur tout au long de la randonnée.

Les jeunes aventuriers, en plus d’avoir mis en pratique leur connaissance, ont effectué un bel effort physique : 8 km et 300 m de dénivelé positif en raquette dans une neige fraîche !