Le projet « montagne » redémarre avec la classe de 5ème et la thématique du « loup » abordée en classe. Ainsi, en préparation de la sortie du jeudi 28 septembre, les élèves ont étudié en Géographie les conséquences du retour naturel du loup dans le Vercors, ont découvert les caricatures du grand prédateur dans le conte en Français. Une tâche complexe mathématique leur a permis de découvrir en faisant du décryptage le lieu de la randonnée. Bien sûr, les montagnards en herbe se sont affûtés en cours d’EPS.
Le soleil brille ce jeudi 28 septembre sur le plateau ou plus exactement sur le synclinal d’Ambel. Cet Environnement Naturel Sensible est connu comme spot d’observation du brame du cerf mais c’est à la rencontre d’Olivier, berger sur l’alpage du roc de Touleau depuis cinq ans, que nous allons.
Nous quittons le parking de Gardiole en direction du refuge d’Ambel où nous effectuons une première pause « connaissance ». Nous écoutons attentivement le premier conte lu par Anatole puis la course d’un cerf et de quelques biches interrompt l’exposé de Juliane sur la biologie du loup. Nous rejoignons le col de Touleau « dré dans le pentu » comme on dit entre montagnards. Le chemin en direction de l’alpage est raide, nous gagnons vite de l’altitude et la vue est magnifique sur le Diois, le Grand Veymont, le Royans et les crêtes est du Vercors.
Une halte nous permet d’approfondir nos connaissances sur le canidé. Nous sommes dans une Zone de Présence Permanente du grand prédateur : en effet, Olivier garde 480 moutons sur un alpage où évolue une meute de trois loups au moins. Nous rejoignons le berger, le cheptel qu’il garde, son chien de conduite, un border collie, et un berger d’Anatolie qui fait office de chien de protection. Nous suivons Olivier puis les élèves posent de très nombreuses questions à ce personnage très impliqué dans le pastoralisme. Chacun a pu découvrir le métier de berger et se rendre compte concrètement de la problématique de la cohabitation du loup et du pastoralisme.
Le cheptel du Touleau a subi une attaque sans dommage trois jours auparavant mais l’autre cheptel d’Ambel qui n’est pas gardé par des chiens a perdu 27 brebis cet été. La cohabitation entre l’agro-pastoralisme et la présence du loup, animal protégé par plusieurs statuts, semble difficile. Cette problématique est très complexe car elle englobe des enjeux économiques importants. La question mériterait d’être traitée de façon globale : tous les interlocuteurs devraient pouvoir apporter leurs connaissances et leur expérience afin de réussir à protéger cette bête sauvage et à préserver le patrimoine ancestral du pastoralisme.
Après le repas, nous restons avec le troupeau, écoutons un nouveau conte sur le loup puis nous poursuivons notre chemin vers le col de la bataille. Mohamed découvre de très près le criquet, à ne pas confondre avec une sauterelle.
Les élèves ont fait preuve d’une réelle écoute lors de cette belle rencontre avec un personnage qui a à cœur d’expliquer son métier, de partager son expérience. Cette journée ensoleillée nous a donné de belles couleurs mais a surtout donné du sens à une question de société abordée en classe et qui continuera à l’être en Anglais notamment.
Une première sortie riche à tout point de vue pendant laquelle nos apprentis montagnards se sont montrés exemplaires dans l’effort et dans l’implication.